D'après moi, c'est une autre manière pour le Québécois moyen d'exprimer son désir constant d'être considéré comme faisant partie d’une société distincte. Pour plusieurs Québécois, et notamment ceux qui souhaitent l’indépendance de la province, les décisions prises au fédéral ne prennent pas en compte l’avis des Québécois et ils voient donc les forces canadiennes comme une autre institution canadienne (en opposition à une institution québécoise, whatever that means). A partir de ce moment là, le raisonnement est fort simple : « c’est leur conflit, qu’ils se démerdent seuls ! ».Cependant, si ce sentiment n’était partagé que parmi les Québécois souhaitant l’indépendance, on devrait tout de même ressentir un support de la part de la seconde moitié de la province. Malheureusement, le Québec a toujours été historiquement réticent dans son appui pour les entreprises militaires. Les deux guerres mondiales n’ont fait qu’aggraver ce sentiment : dans les deux cas, les Québécois ont farouchement opposé la conscription. Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’effet fut d’autant plus frappant que W. L. Mackenzie King avait fait la promesse solennelle qu’il n’enverrait des troupes au combat que sur une base volontaire. Les Québécois se sont donc senti trahis quand ce dernier décida d’imposer la conscription en 1944.
Ce n’est là peut-être pas une réponse exhaustive sur le sujet, mais je pense bien que de là découle le peu de support offert aux troupes de la part des Québécois moyens.