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Régis Labeaume et les barbares talibans, Patrick Lagacé
On ne pourra jamais reprocher à Régis Labeaume, maire de Québec, de faire dans la dentelle
et de s’incliner devant le politiquement correct. Ses dernières déclarations, rapport aux talibans,
ont de quoi décoiffer, disons. Extrait de la dépêche de la Presse canadienne :
Je suis d’accord : les talibans sont des obscurantistes, qui ne célèbrent pas le 8 mars et qui ont
une fixation malsaine sur contre la laïcité. Après, les traiter de barbares, c’est une question
d’appréciation. Là où je diverge, c’est que justement, dans une société qui n’est pas obscurantiste,
les opposants ont droit de cité, même quand ça nous fait ch***. Tous les opposants à la mission
afghane ne sont pas antimilitaristes. Plusieurs sont du crin fleur-bleue-faites-l’amour-pas-la-guerre,
bien sûr, mais certainement pas tous.
Bref, on peut appuyer les troupes sans appuyer la mission. Et on peut appuyer les troupes sans
aveuglément couvrir de ridicule ceux qui s’opposent à la mission…
Là où je diverge, c’est que le régime qu’on appuie est un ramassis d’obscurantistes light, quelques
coches en-dessous des talibans dans le totem de la noirceur. L’Afghanistan est une république
islamique, ne l’oublions pas. Ce n’est pas exactement un régime ouvert comme la Suisse ou la Suède
que nos soldats protègent des talibans. Le régime Karzaï ferme les yeux sur la torture, par exemple.
Les lois de la république islamique d’Afghanistan sont si évoluées qu’un journaliste condamné à mort
pour blasphème contre le Coran a la « chance » de voir sa sentence modifiée par un juge bienveillant
: Sayed Pervez Kambaksh ne purgera finalement « que » 20 ans de prison.
C’est ce régime-là que l’Occident appuie. Alors je veux bien que les talibans soient des barbares.
Mais gardons les choses en perspective.
Un minimum de contexte pour les lecteurs du 514-450 : on oublie souvent à quel point la région
de Québec est pro-armée. Mille fois plus que la région de Montréal. Québec est pro-armée, mais pas
par amour de la guerre, je dirais. Avec la base militaire tout près, à Valcartier, l’armée, les soldats,
le sacrifice pour la patrie, tout cela n’est abstrait. C’est très, très concret. C’est le voisin, la
belle-soeur, la cousine. Dans son appui aux militaires de Valcartier qui s’en vont se frotter aux
talibans, le maire Labeaume est simplement sur la même longueur d’ondes que ses citoyens.
Encore du contexte : ma collègue Michèle Ouimet, qui est allée plusieurs fois en Afghanistan, signait
cette semaine trois chroniques sur ce pays.
On ne pourra jamais reprocher à Régis Labeaume, maire de Québec, de faire dans la dentelle
et de s’incliner devant le politiquement correct. Ses dernières déclarations, rapport aux talibans,
ont de quoi décoiffer, disons. Extrait de la dépêche de la Presse canadienne :
“Vous allez combattre des barbares, des barbares qui ferment les écoles, des barbares
qui détruisent des livres, des barbares qui détruisent le patrimoine, des barbares qui avilissent
les femmes”, a-t-il dit.
Loin de retenir ses ardeurs, le bouillant politicien municipal en a remis sur le compte des
insurgés talibans un peu plus tard en point de presse.
“En Afghanistan, selon les talibans, les femmes sont moins importantes que les chèvres (…)
Selon mes convictions personnelles, c’est de la barbarie. Ce que vont faire les gars et les filles
de Valcartier, c’est de combattre la barbarie dans un pays où les jeunes n’ont plus le droit de rêver”,
a-t-il soulevé.
Je suis d’accord : les talibans sont des obscurantistes, qui ne célèbrent pas le 8 mars et qui ont
une fixation malsaine sur contre la laïcité. Après, les traiter de barbares, c’est une question
d’appréciation. Là où je diverge, c’est que justement, dans une société qui n’est pas obscurantiste,
les opposants ont droit de cité, même quand ça nous fait ch***. Tous les opposants à la mission
afghane ne sont pas antimilitaristes. Plusieurs sont du crin fleur-bleue-faites-l’amour-pas-la-guerre,
bien sûr, mais certainement pas tous.
Bref, on peut appuyer les troupes sans appuyer la mission. Et on peut appuyer les troupes sans
aveuglément couvrir de ridicule ceux qui s’opposent à la mission…
Là où je diverge, c’est que le régime qu’on appuie est un ramassis d’obscurantistes light, quelques
coches en-dessous des talibans dans le totem de la noirceur. L’Afghanistan est une république
islamique, ne l’oublions pas. Ce n’est pas exactement un régime ouvert comme la Suisse ou la Suède
que nos soldats protègent des talibans. Le régime Karzaï ferme les yeux sur la torture, par exemple.
Les lois de la république islamique d’Afghanistan sont si évoluées qu’un journaliste condamné à mort
pour blasphème contre le Coran a la « chance » de voir sa sentence modifiée par un juge bienveillant
: Sayed Pervez Kambaksh ne purgera finalement « que » 20 ans de prison.
C’est ce régime-là que l’Occident appuie. Alors je veux bien que les talibans soient des barbares.
Mais gardons les choses en perspective.
Un minimum de contexte pour les lecteurs du 514-450 : on oublie souvent à quel point la région
de Québec est pro-armée. Mille fois plus que la région de Montréal. Québec est pro-armée, mais pas
par amour de la guerre, je dirais. Avec la base militaire tout près, à Valcartier, l’armée, les soldats,
le sacrifice pour la patrie, tout cela n’est abstrait. C’est très, très concret. C’est le voisin, la
belle-soeur, la cousine. Dans son appui aux militaires de Valcartier qui s’en vont se frotter aux
talibans, le maire Labeaume est simplement sur la même longueur d’ondes que ses citoyens.
Encore du contexte : ma collègue Michèle Ouimet, qui est allée plusieurs fois en Afghanistan, signait
cette semaine trois chroniques sur ce pays.